Depuis 2019, l’instabilité de la situation sécuritaire au Burkina Faso s’est traduite par la multiplication des mouvements de population. Actuellement, 1,5 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du pays, soit 7 % de la population, avec une concentration très élevée dans la région du Centre-Nord.
Dans le cadre du projet financé par le Haut Commissariat pour les Réfugiés (UNHCR), ACTED soutient le gouvernement du Burkina Faso dans la gestion de sites d’accueil temporaires (SAT) accueillant les personnes déplacées internes au Centre-Nord. L’intervention d’ACTED se traduit notamment par un soutien aux initiatives communautaires afin d’améliorer la cohésion sociale sur les sites.
Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord est une ville qui accueille plus de 100 000 personnes déplacées concentrées dans 5 zones de la ville. Leur présence génère une pression supplémentaire sur les infrastructures et les ressources de la ville qui peinaient déjà à couvrir les besoins essentiels des communautés hôtes. Une attention particulière doit ainsi être portée aux relations entre personnes déplacées et communautés hôtes afin d’assurer la paix et la solidarité entre communautés.
Créer du lien social entre les communautés hôtes et déplacées par la musique
Mondialement réputé pour sa promotion de de toutes les formes d’art, locales et africaines, la culture joue un rôle essentiel au Burkina Faso pour rassembler différentes communautés en transcendant les âges, les origines et les histoires personnelles autour d’une œuvre commune. Depuis son indépendance, le pays des Hommes intègres (ie. Signification de Burkina Faso en langues locales) met en avant son patrimoine artistique notamment au travers d’événements reconnus internationalement tels que le FESPACO (Festival panafricain du cinéma), le SIAO (Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou) et encore de nombreux festivals divers et variés. ACTED a choisi la musique, au cœur de l’identité du pays, comme outil de cohésion sociale et de partage intergénérationnel.
Afin de renforcer la cohésion sociale, ACTED a décidé d’organiser un échange musical sur chacun des cinq sites de déplacement de Kaya en décembre 2021.
L’artiste burkinabé Patrick Kabré et son groupe ont ainsi permis aux populations déplacées et communautés hôtes de se retrouver pour profiter d’un instant de détente chaleureux ponctué par des chants et des danses enjouées.
L’échange a particulièrement plu aux enfants. Aujourd’hui ils continuent de chanter et de répéter les danses du chanteur.
Sur chacun des sites, les enfants ont été particulièrement réceptifs à la musique, imitant avec plaisir les chorégraphies du chanteur et chantant de bon cœur.
Les enfants présents sur les sites participent.
Nos équipes ont remarqué que la musique joue un rôle essentiel pour soulager le stress psychologique et émotionnel comme celui subi par les victimes de déplacements forcés. Sur un site de déplacés, souvent caractérisé par un quotidien difficile, la musique joue un rôle essentiel dans la cohésion sociale et procure une échappatoire.
La communauté hôte était présente à l'échange culturelet semblait aussi contente que nous. Nous avons pu nous retrouver pour faire la fête, nous n’étions pas seuls !
Fatimata, 21 ans et déplacée vivant à Kaya depuis trois ans s’est exprimée avec enthousiasme : « j’ai beaucoup aimé la musique , elle a chassé la tristesse et redonné la joie de vivre ! On pouvait sentir que tout le monde était uni. J’aimerais que cela se reproduise chaque mois« .
Au son de la musique, les participantes ont démontré leurs talents de danseuses.
Unanimement, les personnes que nous soutenons ont témoigné de leur volonté de voir ce type d’événement culturel se reproduire le plus souvent possible.
Au Burkina Faso, ACTED contribue depuis 2019 au renforcement du bien-être des populations déplacées, non seulement par l’amélioration des conditions de vie matérielles mais également par la création d’un cadre de vie plus agréable. Le soutien d’ACTED à la mobilisation communautaire et à la gestion et coordination des sites a ainsi permis de soutenir plus de 41 000 personnes sur une période de 9 mois.
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